Le declin: La crise de l'union europeenne

Des bouleversements météorologiques sont toujours accompagnés de signes précurseurs caractéristiques, permettant même à l'amateur intéressé de faire, dans un cadre limité, des prédictions tout à fait correctes, et ceci sans connaissances scientifiques approfondies dans le domaine de la thermodynamique. C'est aussi ce type de raisonnement basé sur l'analogie qui régit l'étude des bouleversements politiques profonds et des changements constitutionnels. Les experts de l'empire romain ont, depuis toujours, mis cette expertise historique au service de l'analyse du temps présent en comparant Rome et l'époque contemporaine, comme par exemple Knaul ou, surtout, Oswald Spengler dans son magistral Oswald Spengler The Decline of the West, Volume One: Form and Actuality. Et encore maintenant, nos politiciens prennent soin de se référer aux conditions du Bas-Empire s'ils veulent attaquer leurs adversaires.

David Engels est professeur d'histoire romaine à l'Université libre de Bruxelles et un homme qui veut non seulement se consacrer à l'étude du passé, mais qui observe aussi les évolutions politiques et économiques actuelles d'un regard vif et critique. C'est pourquoi les nombreux parallèles entre la fin de la république romaine et la crise actuelle de l'Union européenne s'imposaient presque immanquablement à lui: la crise de l'identité européenne, le déclin de la démocratie, la chute démographique, l'immigration, le sentiment d'insécurité, la dépopulation des campagnes, la perte de la religion, le triomphe du matérialisme, la disparition du sens des responsabilités, la centralisation de l'administration, la restriction des libertés individuelles et le nivellement par le bas dans tous les domaines de la vie.